De la déportation au cinéma


Toute tragédie a engendré la réalisation de films afin de faire savoir au plus grand nombre mais aussi de garder trace d’évènements douloureux.

Dès la fin de la guerre, des réalisateurs ont senti l’urgence de témoigner des actes commis par les uns et subis par les autres.

Nous savons combien il est difficile d’être objectif surtout lorsque l’on est directement concerné mais tout témoignage permet justement de comprendre les circonstances dans lesquelles se sont déroulées certains évènements et de prendre la mesure de ceux-ci.

A travers cette sélection de films, vous pourrez découvrir des traitements dramatiques de ces épisodes ou plus légers mais sans pourtant oublier la gravité de l’Histoire . Des fictions certes mais aussi des documentaires qui lient êtres et lieux , des films plutôt français à quelques exceptions près .Autant de  traces qui permettront de tenter d’expliquer ce qui restera pour certains l’inexplicable.

En fiction

Amen / Costa-Gavras : le rôle de l’église dans la déportation des juifs pendant la seconde guerre mondiale.

Au revoir les enfants / Louis Malle (et de la résistance): ou comment les allemands ont organisé des rafles d’enfants.

Le dictateur/Charlie Chaplin : dénonciation du nazisme, allusions aux camps de concentration et au ghetto.

Elle s’appelait Sarah /Gilles Paquet-Brenner: d’après le roman éponyme de Tatiana de Rosnay.Une journaliste américaine, vivant à Paris dans les années 2000,  prépare un article sur la rafle du Vél’ d’Hiv ‘et le destin d’une des nombreuses petites filles juives déportées en 1942 , Sarah.

L’enclos / Armand Gatti : pour divertir les soldats allemands, des prisonniers doivent se battre entre eux.gatti

Les guichets du Louvre / Michel Mitrani ( et de la résistance) : juillet 1942, à Paris. Un étudiant, prévenu d’une  rafle, se rend dans le quartier Saint-Paul pour essayer d’aider des juifs. Il rencontre une jeune fille  qu’il va tenter de sauver.

Le journal d’Anne Frank / George Stevens : Otto Franck revient dans le grenier ou lui et sa famille se sont cachés et y découvre  le journal de sa fille.

Kapo / Gillo Pontecorvo : histoire d’une détenue française qui devient kapo pour résister, et martyre en sauvant ses amis.

La maison de Nina / Richard Dembo: à la libération , une assistante sociale est chargée d’aider à se réinsérer des enfants issus de la déportation. Evocation des maisons d’enfants créées afin de donner un peu d’espoir aux enfants à leur retour des camps.

Monsieur Klein / Joseph Losey : suite à une erreur due à une homonymie, Mr Klein est considéré  comme étant juif. Quand il réalise quel sort est réservé aux juifs, il préfère se taire et sera déporté.

La passante du Sans-Souci / Jacques Rouffio : évocation des camps de concentration et de la violence des nazis à travers l’histoire de Max qui tue l’officier nazi qui est responsable de la mort de ses parents des années plus tôt.

La rafle / Roselyne Bosch : la rafle du Vel d’hiv des 16 et 17 juillet 1942 avec un éclairage particulier sur le cas d’un enfant de dix ans qui réussira à s’échapper ensuite d’un camp.

Un sac de billes / Jacques Doillon : histoire d’enfants juifs devant fuir suite à la mort de leur père à Auschwitz et qui veulent rejoindre la zone libre (adapté du roman de Joseph Joffo).

Section spéciale / Costa-Gavras : mise en cause de l’état français et de sa participation à la déportation.

Un amour à taire / Christian Faure : l’accusation et  la déportation des homosexuels organisées par la France et l’Allemagne et l’utilisation du Triangle rose.

Un secret / Claude Miller : comment se construire quand existe un secret familial lié aux rafles et à la déportation.

La vie est belle / Roberto Benigni : un père et son fils sont déportés. Pour protéger l’enfant, le père lui fait croire qu’il s’agit d’un jeu.

Le vieil homme et l’enfant/ Claude Berri : un couple âgé recueille et protège un jeune enfant juif.

Les violons du bal/ Michel Drach : un enfant juif vit à Paris sous l’occupation drachet nous fait partager son quotidien de brimades, de cachettes et de fuite .Film autobiographique basé sur les souvenirs du réalisateur.

En documentaire

L’attente / Vincent Soulé : Annette Zaidman, enfant à la Libération, raconte comment elle a attendu le retour de son père et de son frère déportés et morts en camp de concentration.

Après les camps, la vie / Virginie Linhart : comment parler de sa déportation, comment surmonter l’épreuve et poursuivre son chemin traité à travers des témoignages de rescapés.

Auschwitz, l’album de la mémoire / Alain Jaubert :juin- juillet 1944, 380 000 juifs de Hongrie furent déportés à Auschwitz-Birkenau. 189 photographies furent prises par un SS . Elles représentent les seuls clichés connus du fonctionnement d’un camp d’extermination. Quatre déportés d’Auschwitz les commentent et confrontent leurs  souvenirs.

Auschwitz, la preuve oubliée / Lucy Parker : l’aviation alliée prend des photos du camp l’été 1944, ce qui n’a provoqué aucune réaction. Ce film pose la question de la connaissance des alliés de l’existence des chambres à gaz.

Auschwitz, le monde savait-il ? / Didier Martini : documentaire sous forme d’enquête mêlant images d’archives et réflexions de spécialistes qui tente de répondre à cette question: qui savait ?

Les camps du silence / Bernard Magiante : l’histoire des camps du midi de la France. Ce film, tourné à l’ emplacement des camps, est composé  des souvenirs de témoins, anciens internés, pour la plupart.

La chaconne d’Auschwitz / Michel Daëron : témoignages de femmes ChaconneAuschwitzVHSmusiciennes à Auschwitz qui divertissaient les nazis, les prisonniers, et surtout qui jouaient à l’arrivée des nouveaux prisonniers pour leur donner l’impression que tout allait bien.

Contre l’oubli / William Karel :à l’occasion du 50e anniversaire de la libération du camp de concentration d’Auschwitz, ce film donne la parole à ceux qui n’ont jamais parlé pour tenter d’expliquer comment des millions de juifs ont été tués en Europe,  les réactions de la population dans l’Allemagne hitlérienne ,  et celles du monde extérieur .Des rescapés que William Karel a retrouvé dans différents pays.

De Nuremberg à Nuremberg / Frédéric Rossif : histoire du nazisme, de sa création au procès final.

Dor de tine / Mireille Abramovici :la réalisatrice part à la recherche de traces de son père, déporté dix jours avant sa naissance,et dont sa mère n’a jamais pu parler.

Drancy, dernière étape avant l’abîme / Cécile Clairval :du 20 août 1941 au 18 août 1944, environ 80 000 hommes, femmes et enfants juifs ont été internés au camp de Drancy avant d’être déportés. Commentaires historiques, journaux d’époque, archives photographiques et témoignages de survivants évoquent l’histoire de ce camp.

Les enfants du Vel d’Hiv / Maurice Frydland : quatre frères et soeurs évoquent leur passé d’enfants juifs sous l’occupation, leurs arrestations, leurs déportations.

Et le soleil se levait / Franck Cassenti :quarante ans après la libération des camps de la mort, un groupe d’élèves d’une classe de troisième tentent de comprendre l’impensable à partir d’interviews de déportés, résistants ou raflés, et d’images d’archives.

Héritages / Pascal et Daniel Cling: trois rescapés d’Auschwitz racontent et abordent la question du devoir de mémoire.

Hôtel terminus / Marcel Ophuls: sur les traces de Klaus Barbie, officier de la Gestapo, agent des services secrets américains puis homme d’affaires bolivien, Max Ophuls interroge ceux qui ont connu et côtoyé le bourreau de Lyon.

Il faudra raconter / Pascal et Daniel Cling : témoignages des derniers survivants de la déportation et évocation de la difficulté de transmettre aux plus jeunes.

La mémoire est-elle soluble dans l’eau ? / Charles Najman : lors d’une cure,des déportés évoquent les camps et surtout Auschwitz.

Moi, petite fille de 13 ans / Elisabeth Coronel : témoignage de Simone Lagrange déportée à 13 ans et rescapée. Elle sera un des témoins clés du procès Barbie.

Nuit et brouillard / Alain Resnais :ce film de la déportation et des camps de concentration nazis, en application des dispositions dites « Nuit et brouillard » .

La petite prairie aux bouleaux / Marceline Loridan-Ivens: Marceline avait 15bouleaux ans quand elle a été déportée à Birkenau , elle y revient 50 ans après et y rencontre un descendant de SS.

Premier convoi / Pierre Oscar Levy:des survivants du premier convoi de Juifs parti pour le camp de concentration d’Auschwitz-Birkenau le 27 mars 1942 sont interviewés sur les lieux de leur arrestation à Paris et ensuite sur les lieux de leur déportation.

Quatorze récits d’Auschwitz / Catherine Roulet, Annette Wierviorka : 14 témoignages, 14 interprétations. Travail sur la mémoire et sur la distance à prendre par rapport aux témoignages recueillis.

La rafle du Vel d’hiv/ Blanche Finger, William Karel: des rescapés des 16 et 17 juillet 1942 témoignent.

Sans oublier les enfants / Gilles Chevalier : la déportation des enfants suite à la rafle du Vel d’Hiv.

Shoah / Claude Lanzmann :« On ne peut raconter ça. Personne ne peut se représenter ce qui s’est passé ici. Impossible. Et personne ne peut comprendre cela. Et moi-même aujourd’hui… Je ne crois pas que je suis ici. Non, cela, je ne peux pas le croire. » Simon Srebnik est revenu à Chelmno en Pologne, lieu de sa déportation.

Sonderkommando Auschwitz Birkenau / Emil Weiss : en janvier 1945, Auschwitz est en ruine. Des prisonniers témoignent ainsi que  des soldats allemands dont certains ont tenté de résister.

Un spécialiste / Rony Brauman, Eyal Sivan: film consacré à Eichmann, organisateur de la « solution finale »

Le struthof/ Monique Seeman: présentation de ce camp alsacien nazi destiné à accueillir les prisonniers politiques.

Les survivants / Patrick Rotman: comment vivre avec ses souvenirs quand on est un rescapé d’Auschwitz.

Le temps du ghetto / Frédéric Rossif : archives et témoignages sur le ghetto de Varsovie.

Vision de l’impossible / Emil Weiss : film basé sur les souvenirs de Samuel Fuller, cinéaste américain, qui découvrira Falkenau alors qu’il est soldat.Muni d’une caméra, il filmera la libération de ce camp.En 1988, il commentera les images qu’il a tourné.  Samuel Fuller s’interroge alors  sur la vérité des images, sur la possibilité de représenter l’horreur des camps et sur la nécessité de transmettre cette mémoire.

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