De l’autre côté du livre – Chapitre 14 : brutales accélérations


Premier roman : chantier en cours

J’ai attaqué les modifications sur mon premier roman, avec une déconcertante facilité et un plaisir authentique. J’avance bien, j’ai pratiquement réalisé le cinquième de mon programme. Il me reste un peu plus d’un mois pour aller au bout, si je veux tenir mon engagement moral vis-à-vis de mon éditeur. Il va falloir que j’accélère.

La part d’écrivain (ma part à l’ombre ?) est en expansion. Elle me ronge avec une intensité de plus en plus vive. Venir à votre rencontre, lors de la conférence de rédaction du 17 mars, n’a pas vraiment ralenti ce processus à l’oeuvre. Bien au contraire.

Virtualisation de l’écrivain en progrès

Sur le blog De l’autre côté du livre, que j’ai créé en novembre après avoir retrouvé le chemin d’Internet via Chermedia, un message d’encouragement, venu probablement de l’autre bout de la Méditerranée.

Presque dans le même temps, Whohub me démarchait via Twitter, pour une interview permanente et évolutive. Quelques jours après, un petit mot sympathique d’une internaute espagnole. Twitter, justement… déjà 16 personnes qui me suivent… Je découvre une vitalité littéraire, une profusion de textes que je n’ai pas matériellement le temps de tous visiter et de tous lire.

Par le biais de ces rencontres, voilà que je tente aussi ma première participation aux Vases communicants, une initiative originale : « le premier vendredi du mois, chacun écrit sur le blog d’un autre, à charge à chacun de préparer les mariages, les échanges, les invitations. Circulation horizontale pour produire des liens autrement… Ne pas écrire pour, mais écrire chez l’autre ». En ce premier avril, j’ai élu domicile, virtuellement et pour un jour, chez Franck Thomas, et il a fait de même chez moi. Je pense à renouveler l’expérience chaque mois désormais : l’exercice est plaisant.

Et mon deuxième roman ?

Il se repose, toujours. J’ai protégé le premier jet, précaution nécessaire d’une petite douzaine d’euros, qui me permettrait de prouver l’antériorité de l’oeuvre si d’aventure elle était détournée.

Depuis le temps que je vous écris, il y a une histoire que je ne vous ai pas racontée. Pour mon premier roman, j’avais posté le prologue sur un forum, sur le réseau social professionnel Viadeo en espérant qu’il soit remarqué par son administratrice, Directrice littéraire chez Albin Michel. C’était le 15 octobre 2008. Quelques mois plus tard, elle m’envoyait ce tout petit message :

« je lirais votre manuscrit avec plaisir« 

Je le lui ai envoyé dès le lendemain. Des semaines et des mois s’écoulèrent. Nous étions presque à la fin de l’année 2009, j’allais commencer à écrire le deuxième. Un soir, dans la boîte aux lettres, une grosse enveloppe avec le logo « Albin Michel ». Mon manuscrit, et une lettre que je connais par coeur à force de l’avoir relue :
« …modèle de polar à la française…personnages attachants, bien construits…suffisamment abouti pour trouver un éditeur…pas de place dans nos collections… orientation vers le thriller de plus en plus ferme…« . C’est un refus circonstancié, certes, mais il se termine par cette phrase :

« Envoyez-moi vos prochains romans, je les attends.« 

Alors, en souvenir des circonstances de cette rencontre, en attendant de lui envoyer le deuxième, dans quelques mois, je lui ai envoyé son prologue, lui promettant la suite pour l’été. Vous pourrez bientôt le lire, vous aussi… Encore quelques semaines de patience.

Autre chose est en train de naître

Mars 2011 : tout cet emballement paraît cependant bien secondaire, au regard d’une actualité dramatique : le martyre japonais nous touche tous, il nous interroge tous. J’ai la sensation étrange que ces événements ont pourtant en moi un écho particulier, supplémentaire. Parce qu’il n’est pas si éloigné de mon deuxième roman, dans ses implications et dans les questionnements qu’il suscite, dans la réflexion sur le rapport de la civilisation à l’énergie.

Mais pas seulement. Comme cela avait été le cas à la fin du premier jet de mon premier roman, quand l’actualité de la fin du printemps et du début de l’été 2008 m’avait imposé l’idée de ce second roman, un autre objet est en train de naître. La dernière fois, en 2008, le titre du roman était venu en premier. Cette fois-ci, il y a une expression qui à travers moi s’impose, devient un leitmotiv, un petit début d’obsession. Je ne sais ce qu’il va advenir de cette chose, de cette idée, un roman, un texte, une oeuvre… Il est trop tôt.

Une seule certitude toutefois : il y a trop de force dans la sensibilité, l’émotion qu’elle transporte, pour qu’elle n’aboutisse à rien.

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