Le liseur du 6h27 de Jean-Paul Didierlaurent


Premier roman de Jean-Paul Didierlaurent, ce conte met en scène un ouvrier préposé au pilon…

le-liseur-de-6h27-01Pendant plus de 15 ans, Jean-Paul Didierlaurent a écrit des nouvelles, gagné des concours.

« Et on me disait : Alors, le roman, c’est pour quand?’ Mais ça me donnait le vertige. On s’attache à des personnages, et avec les     nouvelles, on doit les lâcher au bout de 10 pages. C’est frustrant. J’avais envie d’approfondir ».
Premier roman de Jean-Paul Didierlaurent, ce conte met en scène un ouvrier préposé au pilon, Guylain Vignolles, entré dans la vie avec la contrepèterie malheureuse qu’offre son nom et son prénom : « vilain guignol » ; à 36 ans, il mène une existence maussade et solitaire avec un poisson rouge baptisé Rouget de Lisle, “se faire oublier, devenir invisible”.

Chaque matin en allant travailler, il lit à voix haute dans le RER de 6h27 quelques feuillets « des peaux vives » qu’il a sauvés la veille des dents de fer de la Zerstor 500, le mastodonte mécanique qui broie les livres. Un jour, Guylain découvre une clé USB et les textes d’une mystérieuse inconnue qui vont changer le cours de sa vie…

Conte de fées ? Tous les ingrédients y sont : un monstre effrayant, le Zerstor 500 (le pilon), Guylain, un prince qui s’ignore, Julie, une princesse dame-pipi, Giuseppe, un lutin qui cherche ses jambes et les bonnes fées, les vieilles dames de la maison de retraite, sans oublier les méchants, le chef vociférant Kowalski…

Amour des mots ? « Guylain les lit. Julie les écrit. Et Yvon le gardien les déclame”.

Comédie humaine ?
Tous les personnages du roman appartiennent à la catégorie qu’on appelle aujourd’hui les “invisibles”, les “petites gens”, ceux qui prennent le RER tôt le matin.

“Ce que j’ai voulu montrer,  “c’est qu’en général, on regarde ces gens pas comme des êtres humains, mais comme des fonctions. Je voulais montrer la richesse de ces gens. Les pépites qu’ils ont en eux. Aujourd’hui on vit dans un monde du “paraître”. Mes personnages n’ont pas besoin de paraître. Ils existent avec ce qu’ils sont, avec leurs richesses et souvent beaucoup d’humanité.”

Mais ce n’est pas un roman sociologique ou moralisateur

” On vit dans un monde tellement morose. L’humour, c’est important, pour alléger la noirceur.”,

Poésie, humour, mélange réussi…Coup de cœur !

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