Rentrée littéraire Automne 2010 : Franck d’Anne Savelli


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Franck / Anne Savelli Stock

Franck, jeune homme natif du Nord est élevé au sein d’une famille nourricière puis gagne la capitale pour une formation d’apprenti boulanger. Là, une vie dans les squats, avec ses compagnons d’infortune, la violence quotidienne comme partenaire puis l’incarcération.
Une narration d’un périple fait d’errances, de violences, d’emprisonnements qui nous entraîne dans le dédale d’une vie marginale d’un être dont on ressent à peine la sensibilité et encore moins celle de son auteur.
Anne Savelli nous conte la prison de son compagnon, les chemins empruntés, les heures d’attente, les formalités administratives, la censure du courrier, tout ce qui fait le quotidien des prisonniers.
Rien de plus en somme qu’une enfance perdue, une capitale qui vous happe, une descente vers des abîmes, une histoire comme on en fait tant d’autres.
Ce qui aurait fait la différence, c’est une autre forme de témoignage avec des émotions liées à une incarcération, la privation des êtres aimés, les visites où le temps s’emballe, l’exiguïté des parloirs, les histoires de détenus qui se racontent les uns aux autres, la promiscuité, la peur qui vous étreint lors de la première incarcération, le milieu, la hiérarchie imposée dans les prisons…
De ces quelques mois privés de liberté, la description reste sommaire, volatile. N’y a-t-il rien que l’usager ou le visiteur d’une prison ne retienne ? Des parloirs et des odeurs des maisons d’arrêt qui vous prennent à la gorge dès que vous en franchissez la porte, des manques de tous ordres que les incarcérés doivent subir ?
Par ailleurs, le lecteur se perdra dans une avalanche de noms de villes, de rues empruntées pour aller lui rendre visite, du métro, du train, jusqu’à la description longue et indigeste des denrées acceptées pour le colis de Noël !
N’y a-t-il point d’avenir après une incarcération, de projets ?
Si les états d’âmes ne filtrent pas, on retrouve des poncifs ou des erreurs comme celle qui laissent croire que le milieu cinématographique véhicule l’idée que les parloirs sont au bon vouloir des visiteurs ! Vision étriquée d’un cinéma qui a souvent relaté les véritables conditions de détention des prisonniers. A voir « la fille de l’air » de Maroum Bagdadi, nul n’est besoin de sous titrage pour comprendre que ces derniers sont imposés et non demandés et que seuls certains élus peuvent travailler en prison.
Jusqu’à une fin qui termine l’ouvrage mais à laquelle le lecteur s’attend. Un dédale de mots pour une banale ligne droite de vie.

Un roman découvert dans le cadre du partenariat avec « Les Chroniques de la rentrée littéraire« 

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