« Résister, il faut le conjuguer au présent »: témoignages.. 2


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« Résister, il faut le conjuguer au présent », Lucie AUBRAC.

Dans le cadre de l’inauguration du nouveau Musée de la résistance et de la déportation du Cher, des rencontres entre grands résistants et lycéens étaient organisées par le Conseil Général  à l’I.U.T de Bourges, dans le grand amphithéâtre. L’équipe de chermédia a assisté à cette conférence.

Nous avons donc entendu les témoignages de :

IMG_3490 Pierre Ferdonnet, né en 1922

IMG_3488Ginette Sochet, née en 1926

IMG_3489Maurice Renaudat, né en 1924.

interviewés par Guy Krivopissko, directeur du Musée de la résistance nationale de Champigny sur Marne et Xavier Laurent, directeur des Archives départementales et du Musée de la résistance et de la déportation.

Nous avons regretté l’absence de Raymond Aubrac, un des acteurs principaux de la résistance française. Il est également un des fondateurs de la F.A.O.(Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture) , militant des droits de l’homme. Jeune, en 1940, il était porté par son optimisme et c’est encore aujourd’hui un message fort qu’il souhaite transmettre aux jeunes générations.

Qui étiez-vous en 1940 ? Où étiez-vous en 1940 ?

– GS : j’avais 13 ans 1/2 et j’étais au collège. Mon père travaillait à la S.N.C.F et ma mère ne travaillait pas. J’habitais place Rabelais et j’ai vu passer tous les réfugiés d’Orléans et de Paris.

– PF : A 15 ans, en 1937, j’ai adhéré aux jeunesses communistes et c’est ce qui m’a permis de comprendre ce qui se passait en Allemagne. En 1940, j’étais ébéniste et  je suis rentré très rapidement dans la résistance et ai participé à la fabrication et diffusion de tracts à Vierzon.

– MR : En 1940, j’avais 16 ans, deux soeurs et un frère et mon père était décédé peu de temps avant. J’était donc soutien de famille. J’étais ouvrier agricole dans une ferme près de Massay au sud de Vierzon. On voyait passer les réfugiés, les soldats qui jetaient leurs armes et les foules mitraillées. Ma prise de conscience s’est faite lorsque j’ai entendu le discours du maréchal Pétain, le 17 juin et surpris par la réflexion de mon patron : « C’est fini la semaine des deux dimanches ! ».

Comment est traitée cette période dans le musée ?

– X.L : De nombreux témoignages audios, écrits, administratifs et photographiques.

La ligne de démarcation, comment était la vie au quotidien à cette période ?

– GS : Ma grand mère habitait à Dun sur Auron et ma mère était obligée de demander un laisser-passer « un ausweis » pour aller la voir. Elle était fouillée à chaque passage.

– MR : J’habitais un village en zone libre non occupée, St Georges sur la Prée. On voyait souvent le passage des gens qui traversaient clandestinement sur la barque de Raymond Toupet. Il a fait passer près de 2000 personnes de l’été 1940 à 1942, principalement des prisonniers de guerre évadés. Il a été abattu dans sa barque en février 1942.

– PF : Je devais rejoindre le maquis de Corrèze et c’est mon oncle, conducteur à la S.N.C.F., qui m’a caché dans la cabine de pilotage et permis de passer la ligne de démarcation à Vierzon.

– X.L : La ligne de démarcation est très présente dans le musée. On peut passer deux fois la ligne de démarcation : une fois légalement et une autre fois illégalement. Sur un mur de 10 à 12 m de long, il y a une cartographie de cette ligne et on peut en voir les conséquences économiques. Il y a aussi des témoignages, par exemple : l’abbé Farcet à Vierzon qui faisait passer des clandestins à l’intérieur de cortèges funéraires.

ligne de démarquation

A l’instauration de la dictature de Pétain et de sa révolution nationale, comment cela s’est-il passé ?

– GS : Au collège, notre professeur était très patriote et tout ce qu’il disait nous le croyions. Le plus difficile était les tickets de rationnement. Mon père cultivait ses légumes, on a pas tellement souffert de la faim, mais d’autres si.

– MR : Nous étions très pauvres. Il y avait des restrictions et en plus il y avait des profiteurs qui pratiquaient le marché noir. On a passé quatre années d’occupation sans bon d’achat pour des vêtements ou un pneu de vélo… On faisait de la récupération.

– PF : On était cinq dans le groupe et notre préoccupation était de savoir comment on allait pouvoir lutter contre l’occupant.

– GS : J’aurais aimé aller au bal mais c’était interdit. Le soir il a été instauré un couvre-feu à partir de 18h :  il était interdit de sortir, sauf pour ceux qui travaillaient la nuit

– MR : En zone non occupée, on organisait des bals clandestins. Ca se passait dans des granges, des fermes isolées. Il suffisait d’un accordéon et il y avait beaucoup de jeunes. On avait de la chance de ne pas se faire prendre, sinon c’était le travail en Allemagne.

La suite de ce compte rendu dans quelques jours.


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